Publicité mensongère, surfacturation pour des travaux non effectués, abus de fonds publics… Le secteur de la rénovation énergétique souffre de mauvaises pratiques, laissant le consommateur face à des difficultés pour faire le tri entre les sociétés sérieuses et compétentes et les acteurs peu scrupuleux du marché.
L’organisme de qualification Qualit’EnR (lien : https://www.qualit-enr.org/communiques-de-press/chauffage-eau-chaude-ventilation-qui-sont-les-eco-delinquants-leurs-victimes-et-comment-eviter-les-pieges/) a recensé 508 réclamations entre janvier et mi-novembre 2022. Alors, qui sont les éco-délinquants ? Comment éviter les pièges ?
« Une posture plus commerciale que technique »
Les éco-délinquants sont des individus, des entreprises ou des organisations qui commettent des infractions liées à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments ou à la mise en place de technologies écologiques. Ces infractions visent souvent à tromper le particulier qui voudrait entamer des travaux de rénovation énergétique, ou abuser des programmes gouvernementaux destinés à encourager la transition vers des pratiques plus durables en matière d’énergie.
Dans un souci de prévention, Qualit’EnR a dressé le profil type d’une entreprise dont les pratiques pouvant s’apparenter à de l’éco-délinquance. « Un éco-délinquant démarche souvent par téléphone, ce qui est interdit depuis juillet 2020, il a une posture plus commerciale que technique, il se balade souvent avec son imprimante et a pour objectif de faire signer un bon de commande comprenant souvent un renoncement au délai de rétractation légal», explique l’organisme. Les personnes visées sont principalement les propriétaires d’une maison ancienne, les personnes vivant seules, souvent vulnérables, parfois endettées et éligibles aux aides financières les plus conséquentes.
L’éco-délinquance se développe-t-elle ?
Alors que le gouvernement vient d’annoncer la hausse de budget de 1,6 milliard d’euros pour MaPrimeRénov’ en 2024, l’inquiétude sur le développement de l’éco-délinquance est bien réelle.
Dans ce contexte, la méfiance est de mise. Les labels de qualité ne suffisent pas toujours à garantir la fiabilité d’une entreprise de rénovation énergétique. Il faut bien étudier les avis, fuir le démarchage direct, vérifier qu’il s’agit d’un devis et non d’un bon de commande, au moment de la rencontre et demander si l’entreprise réalise elle-même ou sous-traite les travaux.